béton · communs

Une exploration sonore et poétique de mondes bétonnés

Le 7 décembre prochain aura lieu la première restitution d’un projet de recherche-création à l’œuvre depuis Avril 2024 à Bergerac.

La restitution sera précédée d’un jeu de piste sonore et d’un temps d’échange avec l’équipe de création.

Ce projet explore les relations à l’autre et les manières d’exister dans des mondes bétonnés - et d’entrevoir quand que cela est trop difficile. Nous explorons ces questions à travers cinq tableaux sonores accompagnées de lectures collectives de poèmes qui s’inspirent de fabriques de communs à Paris et Londres.

Programme de la demi-journée :

14h00 : un jeu de piste sonore dans La Traverse. RDV à 14h pour avoir les consignes (durée entre 1h et 1h30).

16h30 à 17h30 : temps d’échange avec l’équipe de création, à La Manoque

18h30 : La restitution, à l’amphithéâtre ! Venez écouter cinq tableaux sonores et poétiques, composés de textes lus par Elsa, Émilie, Johanna, Marie, Marie-Claude, Philippe et Willi sous la direction d’Amandine Espeut, de sons composés par Matthieu Lebrun et Elona Hoover, et de partitions graphiques co-créés avec toute l’équipe.

20h00 : Apéritif dinatoire et poursuite des échanges.

Entrée libre. Les dons sont bienvenus: Toutes les recettes seront reversées à Projet Morse et contribueront à soutenir la production et diffusion du projet.

Inspirations

Le projet émerge d’une rencontre entre Elona M Hoover, Matthieu Lebrun, Amandine Espeut et Baptiste Joxe. La matière première vient de recherches ethnographiques menées par Elona Hoover avec des lieux collectifs à Paris et Londres entre 2017 et 2020, lieux qui tentaient de « fabriquer des communs » - c’est à dire de composer des pratiques individuelles et collectives qui remettent en question l’exploitation et l’extraction massive des savoirs et des ressources de notre époque, et qui permettent d’agir dans le respect d’autres personnes, d’écosystèmes et de territoires.

Au printemps 2024, nous avons imaginé un processus qui mettrait en lien ces expériences en métropoles avec un territoire très différent – le Bergeracois – où il y a un renouveau d’intérêt pour des projets citoyens de « tiers-lieux » solidaires.

Suite à cette rencontre, Projet Morse a accepté de porter la production du projet à Bergerac, Matthieu et Elona ont composé les tableaux sonores, et depuis septembre, une troupe éphémère se réunis tous les samedis pour créer une performance.

Pourquoi le béton ?

Parce que c’est un matériau qui a marqué les recherches ethnographiques avec les projets inspirés des communs urbains, et qui est omniprésent dans les vécus contemporains (que ce soit dans les zones rurales ou urbaines). Il a le potentiel de relier des lieux (Bergerac et ailleurs), et peut être mobilisé comme métaphore pour explorer les liens étranges et inhabituels avec lesquels nous devons composer pour répondre, de manière éthique, aux crises qui marquent notre époque.

C’est quoi la recherche-création ?

Le lien entre pratiques artistiques et scientifiques n'est pas nouveau. En France, un nouvel intérêt pour ce lien dans les pratiques de recherche et de création artistique se développe, influencé en partie par l’institutionnalisation de la « recherche-création » au Québec depuis les années 1990s.

Elle peut être définie comme des démarches et approches de recherche qui favorisent la création et visent à produire de nouveaux savoirs (qu’ils soient esthétiques, théoriques, méthodologiques, épistémologiques ou techniques). Ces démarches doivent aussi inclure des pratiques de réflexion critique sur le processus-même.

Quelques références :

·       Alaimo, S., & Hekman, S. J. (2008). Material Feminisms. Indiana University Press.

·       Forty, A. (2013). Concrete and Culture: A Material History. Reaktion Books.

·       Glissant, É. (1990). Poétique de la Relation. Paris: Gallimard.

·   Haraway, D. (2016). Staying with the trouble: Making kin in the Chthulucene. Duke University Press.

·   Kanngieser, A. (2015). Geopolitics and the Anthropocene: Five Propositions for Sound. GeoHumanities, 1(1), 80–85.

·       Last, A. (2017). We Are the World? Anthropocene Cultural Production between Geopoetics and Geopolitics. Theory, Culture & Society, 34(2-3), 147-168.

·       Oliveros P. (2005). Deep listening: A composer’s sound practice. Lincoln, NE: iUniverse.

·       Retallack, J. (2003). The poethical wager. University of California Press.

·       Robinson, D. (2020). Hungry listening: resonant theory for Indigenous sound studies. University of Minnesota Press.

·       Tsing A. L. (2005). Friction: An ethnography of global connection. Princeton, NJ: Princeton University Press.